La hiérarchie de Dieu renverse la hiérarchie humaine
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous » (Mc 9,30-37)
Dimanche dernier, Jésus avait présenté l’identité du Messie à ses disciples avec qui il cheminait. Pierre avait exprimé son désaccord avec cette image du Messie présentée par Jésus. L’évangile de ce dimanche nous montre une fois de plus que les pensées de Jésus ne rencontrent pas forcément celles de disciples, que ces derniers avaient encore à faire du chemin. Comme l’écrit saint Marc : « Les disciples ne comprenaient pas les paroles de Jésus, mais ils avaient peur de l’interroger ». Ils étaient donc dans l’incompréhension. Oui, ce n’est pas tous les jours que nous comprenons ce que Dieu veut nous communiquer.
En Plus de la réaction déplacée de Pierre sur l’identité du Messie présentée par Jésus, les disciples, pendant qu’ils étaient en chemin, discutaient entre eux pour savoir qui était le plus grand. Ils étaient préoccupés par les honneurs, le pouvoir. Dans les relations avec ses frères humains, une des tentations de l’homme est de rechercher la première place, de privilégier la verticalité par rapport à l’horizontalité.
Une fois de plus, Jésus va recadrer ses disciples pour les emmener à rejoindre la manière de penser de Dieu. Ainsi, aux disciples qui se préoccupaient de savoir qui était le plus grand parmi eux, Jésus enseigne : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». C’est le renversement de la hiérarchie humaine. Et il ajoute : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ».
La hiérarchie de Dieu renverse la hiérarchie humaine : le premier est le dernier de tous, le plus grand est le serviteur de tous. Pour Dieu, ce qui fait la grandeur d’un homme ce n’est pas son avoir ou son pouvoir, mais sa manière d’être : ouverture aux autres, sa présence auprès de ses frères humains, en particulier les plus fragiles, les petits. Jésus embrasse un enfant, l’accueille et demande aux disciples d’en faire autant. L’enfant représente ici ce qu’il y a de fragile, de petit, d’exclu dans la société… En effet, l’enfant du temps de Jésus ne bénéficiait pas de l’attention qui lui est accordée aujourd’hui.
Jésus qui s’identifie lui-même aux faibles, aux petits de la société, nous invite à l’humilité et au sens du service. Cette manière d’être nous rapproche de notre image originelle, car l’homme a été créé à l’image de Dieu. L’humilité et l’ouverture aux autres par le service sont des éléments fondamentaux qui ont caractérisés les vies de celles et de ceux que nous appelons des saintes et des saints. Jésus n’a-t-il pas déclaré : « quiconque s’abaisse sera élevé et quiconque s’élève sera abaissé » (Lc 14,11). Il est à ce propos lui-même notre modèle.
Philibert Kiabelo
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