« Écouter et mettre en pratique la Parole pour vivre »
La parole de Dieu de ce dimanche nous rappelle de manière particulière que l’accueil et la mise en pratique de la parole de Dieu sont étroitement liés et sont source de vie.
Dieu nous veut, tout au long de notre existence, unis à lui. Créés à son image et à sa ressemblance, Dieu, par amour pour l’homme, souhaite que ce dernier puisse vivre ici sur terre en communion avec lui. Comme le dit le cardinal Josef De Kesel « Ce qui importe le plus pour Dieu est que l’homme le connaisse, l’aime et partage sa vie avec lui »[1]. Une de voies incontournables pour être en intimité avec le Seigneur, c’est l’écoute de sa parole et sa mise en pratique. Dieu qui a parlé autrefois, continue à nous parler. Bien qu’Il nous parle de plusieurs manières (événements, rencontres…), Il s’adresse à nous de manière particulière à travers les Ecritures.
Il nous donne sa parole pour que nous puissions en vivre, Lui seul détient les clés de notre bonheur. La parole de Dieu que nous recevons a un pouvoir transformateur. En effet, Dieu la donne pour qu’elle pénètre et transforme les attitudes de l’intelligence, de la conscience, de la liberté et de l’agir du croyant. Le but de la Parole est ainsi d’engendrer un style de vie inspirée d’elle. C’est donc par amour et pour le bien de l’homme que Dieu l’invite à écouter sa Parole et à la mettre en pratique.
Dans la première lecture, Moïse invite une fois de plus le peuple à écouter la parole de Dieu (Maintenant Israël, écoute…) et à la mettre en pratique. Il ajoute en disant : « Ainsi, vous vivrez…Cette parole sera votre sagesse et votre intelligence ». Moïse s’adresse à un peuple qui est en chemin, dans le désert, vers la terre promise. C’est la mise en pratique de la Parole qui devrait aider ce peuple à réaliser et à atteindre son rêve. La Parole de Dieu fait vivre, donne la vie et garde en vie : elle nourrit, elle éclaire, elle redonne force et joie. Dans la Bible, la non-écoute de la parole de Dieu est synonyme du fait de s’engager sur un chemin de mort spirituelle. (Mon fils que voilà était mort, il est revenu à la vie). En effet, la personne coupée de Dieu est comme une branche d’arbre qui n’est plus nourrie par la sève du tronc et qui finit par sécher.
Fort de l’expérience de ce que vaut l’écoute et la pratique de la parole de Dieu, saint Jacques ne pouvait que le recommander à ses frères et sœurs dans la foi. Il écrit : « Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écoutez : ce serait vous faire illusion ». Il cite quelques exemples de la mise en pratique de la Parole : accorder son attention aux faibles de la société et éviter le mal (rechercher la pureté du cœur). L’apôtre affirme ailleurs que pour être ami de Dieu, il ne faudrait pas seulement écouter sa Parole, mais il faut également en vivre. Ecouter et agir doivent aller ensemble. Dans notre contexte actuel, c’est chaque jour que la vie nous présente des personnes qui méritent notre attention, des personnes qui, avec ce qu’ils sont en train de vivre, sollicitent notre mise en pratique de la parole de Dieu.
L’évangile aborde le même thème de l’écoute et de la mise en pratique de la Parole, mais avec d’autres couleurs. C’est dans une polémique entre Jésus et le groupe des scribes et pharisiens que ce thème est abordé. On demande à Jésus pourquoi ses disciples ne mettent pas en pratique des traditions des anciens (lavage des mains, des plats et des coupes…). En effet, il fallait se purifier avant de manger, cela en se lavant les mains, même si elles sont propres. Les disciples de Jésus mangeaient donc, selon les scribes et les pharisiens en étant impurs, car ils n’ont pas lavé leurs mains avant de commencer le repas.
Partant de cette observation Jésus, dans sa réponse, va redonner la place primordiale de la parole de Dieu dans la vie du croyant. Il faut modeler sa vie à la lumière de la parole de Dieu et non sur celle des hommes (les traditions des anciens). Cette distinction entre la parole de Dieu et celle des hommes l’amène à distinguer également la religion des « lèvres » (la religion extérieure) de la religion du « cœur », la fausse pureté de la vraie pureté. Vivre selon la parole de Dieu voilà la vraie religion, la religion du cœur qui plaît à Dieu, qui fera de nous des « vrais » croyants et non des hypocrites (des gens qui disent, mais qui n’agissent pas). Dieu veut notre cœur et pas seulement nos lèvres. Il nous veut réellement proches de Lui pour nous communiquer sa vie.
Les scribes et les pharisiens ont accordé de l’importance aux traditions des hommes et ont oublié l’essentiel de la foi : la mise en pratique de la parole de Dieu qui engendre la religion du cœur. Dans leur enseignement, ils ont même déplacé la vraie source de la pureté. Jésus s’adressa ensuite à la foule en l’invitant à l’écouter, « Ecoutez-moi tous… ». Il demande que toute l’attention et toute la confiance soient accordées à sa Parole et non à celle des autres (les scribes et les pharisiens). Il rappelle que la nourriture n’entre pas dans le cœur, mais dans le ventre. Elle est par la suite éliminée, elle ne peut donc être source d’impureté pour l’homme. Par contre, « c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses, tout ce mal rend l’homme impur ». C’est donc le cœur qu’il faut tourner vers Dieu, en se fiant à la parole de Dieu, en vivant selon cette Parole. Seigneur, notre Dieu aide-nous à vivre constamment selon ta Parole et avoir ainsi le cœur tourné vers toi.
Philibert Kiabelo
[1] Josef De KESEL, Foi et religion dans une société moderne, dans Pastoralia, n°4, 2021, p.8.
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